Rythme


 

Sommaire

Modes rythmiques

 

Dynamique des modes

 

Ternairisation

 

Pratique des rythmes

 

 

 

Modes rythmiques

Les musiques abordées ici (étiquetées Jazz, Blues ou Rock) sont bâties sur un tempo fixe même si celui-ci peut parfois être élastique avec des accélérations ou ralentissements localisés. Ce tempo est défini par les pulsations, débit central du morceau. L’intervalle entre ces pulsations défini le temps, qui sera noté principalement par une noire ou une noire pointée dans les contextes ternaires.

 

Les divisions des temps sont fondamentales et définissent le stock de degrés rythmiques possibles pour chaque temps. Ces divisions, répétées chaque temps, constituent une grille ou matrice rythmique qui sous-tend tout le morceau et lui donne en quelque sorte son identité rythmique.

 

Les divisions fondamentales des temps sont les divisions par 2 et par 3, toutes les autres divisions n’en sont que des multiples. Ces divisions fondamentales sont appelées ici cellules rythmiques : binaire pour la division par 2, et ternaire pour la division par 3. On obtient ainsi des grilles rythmiques binaires et des grilles ternaires.

 

Ces grilles seront appelées ici modes rythmiques, par analogie aux mode mélodiques, car ils constituent comme ces derniers un stock de degrés disponibles pour le discours musical.

 

En plus de ce débit de divisions, on a souvent des débits plus ou moins voisins, plus lents et plus rapides, produisant une variété rythmique, notamment dans les improvisations. On a tout un stratifié de débits : plus larges et définissant des durées plus longues, comme les degrés forts de la mesure, les mesures, les cycles d’accords, les carrures, etc. On a aussi les débits plus rapides, divisions des temps, sous-divisions et autres débits voisins. Les débits plus larges définissent plutôt la structure du discours rythmique tandis que les débits plus rapides sont plutôt utilisés comme accélérations locales et dynamisation du discours.

 

En résumé, on a 3 types de débits :

- le débit central des divisions qui, polarisées par les pulsations, forme le mode rythmique,

- puis les débits plus larges utilisés principalement pour les structures rythmiques,

- et enfin les débits plus rapides utilisés comme dynamisations locales.

 

Modes rythmiques

 

 

 

 

Dynamique des modes

Les pulsations fonctionnent comme pôles d’attraction sur les autres degrés du mode rythmique, et sont donc ses degrés forts. Dans le cas de mode formé de plusieurs cellules rythmiques, les degrés forts de celles-ci sont des points d’appui, donc les degrés forts secondaires du mode.

 

Il s’en suit une hiérarchisation et dynamisation des degrés du mode en 3 strates principales :

- les pôles d’attraction (pulsations), par définition forts, donc degrés très stables,

- les pôles d’attraction secondaires (pour les modes à plusieurs cellules), degrés forts et stables,

- les autres degrés, attirés par les pôles, instables.

 

Plus le mode comporte de divisions, plus sa hiérarchie et sa dynamique correspondante sont complexes. Les cellules rythmiques binaires sont dynamiquement assez simples avec le degré faible antipode, également attiré par les 2 pulsations voisines (précédente et suivante). Les cellules rythmiques ternaires sont plus dynamiquement plus complexes, avec 2 degrés faibles, attirés chacun par leur pulsation voisine. Les modes ternaires sont ainsi globalement plus instables que les modes binaires.

 

Le caractère binaire ou ternaire d’un mode ne tient pas seulement à son type de cellule, mais aussi à leur nombre. La combinaison de ces 2 aspects permet de classer les modes rythmiques en 3 groupes :

- les modes binaires, divisions par 2, 4 et 8, soit respectivement 1, 2 et 4 cellules binaires,

- les modes mixtes, division par 6, soit 3 cellules binaires ou 2 cellules ternaires,

- les modes ternaires, divisions par 3 et 9, soit respectivement 1 et 3 cellules ternaires.

 

Les similitudes quant au nombre ou au type de cellules définissent des modes rythmiques voisins. Ce voisinage est utilisé pour passer d’un mode à un autre, procédé qu’on peut appeler modulation rythmique. Le doublement ou dédoublement de tempo n’est qu’un cas particulier de modulation.

 

Dynamique des modes

 

 

 

 

Ternairisation

La cellule rythmique binaire est une cellule simple avec un degré faible antipode, c’est-à-dire à égale distance entre les degrés Forts précédent et suivant et donc également attiré par ces 2 pôles. On obtient une alternance, une sorte de mouvement de balancier ou de pendule entre les degrés Fort et faible. Cette situation dynamique caractérise les modes à cellules binaires et leurs rythmes dérivés.

 

Dans la cellule ternaire, cette alternance disparaît car il y a 2 degrés faibles, chacun attiré par son degré Fort le plus proche. Il n’y a donc pas de degré antipode et la dynamique de cette cellule est plus complexe.

 

La ternairisation consiste, partant d’une cellule rythmique binaire, à déplacer légèrement le degré faible antipode vers le degré Fort suivant à une distance d’1/3 de temps, créant ainsi une division implicite par 3. Le retard de ce degré auparavant antipode produit une impression de balancement, de sautillement caractéristique appelé swing. On a toujours l’alternance degré Fort-degré faible, mais de façon non linéaire, non égale. Cette situation tend en quelque sorte vers la cellule ternaire où tous les degrés peuvent être joués.

 

Les cellules rythmiques ternairisés sont bâties sur une division implicite des temps par 3, mais en utilisant uniquement les degrés de la cellule binaire. Cependant, ce retard ou décalage peut varier selon le tempo, plus petit dans les tempos rapides et plus grand dans les tempos lents. On a ainsi un « taux de swing » variable, déterminant les qualités rond/anguleux, mou/tendu, etc. des rythmes, choisies selon les besoins.

 

Une fois maîtrisé le procédé de ternairisation sur la cellule rythmique binaire, il est facile de l’appliquer sur les modes à 2 et 3 cellules, et tous leurs rythmes dérivés, de longueurs variables.

 

Ternairisation

 

 

 

 

Pratique des rythmes

 

On a vu précédemment que les divisions fondamentales sont les divisions des temps par 2 et 3 (cellules binaires et ternaires). Les divisions supérieures des temps sont construites en multipliant le nombre de cellules par temps (exemple : division par 4 = 2 cellules binaires, etc.).

 

En faisant abstraction des pulsations, on peut considérer un rythme quelconque comme un ensemble de rapports de durée entre ses degrés : double de…, moitié de…, triple de…, etc. De même qu’une ligne mélodique peut être transposée exactement et donc conserver intégralement les rapports de hauteur entre ses notes, ce qui la rend immédiatement reconnaissable, un même rythme peut être appliqué sur des divisions des temps différentes, tout en conservant les mêmes rapports de durée. Dans certains cas, la dynamique du rythme est pratiquement inchangée malgré des notations parfois très différentes.

 

L’idée des exercices proposés ici est de tirer parti de similitudes rythmiques cachées par des notations différentes pour un apprentissage progressif des divisions des temps de plus en plus complexes.

 

On peut utiliser les acquis des divisions fondamentales par 2 et 3, sur des rythmes de différentes longueurs, et les appliquer dans les divisions supérieures des temps. Le principe est simple : jouer un rythme sur un nombre entier de temps, et diviser le débit des pulsations par 2, 3, voire par 4, tout en continuant le même rythme. Un rythme, auparavant étalé sur plusieurs temps et bien calé par des pulsations fréquentes, après division du débit des pulsations, fait un pont plus grand entre des pulsations plus espacées. La mise en place rythmique est plus acrobatique, mais le rythme est inchangé et ses degrés Forts sont toujours là comme points d’appui.

 

On peut donc ainsi partir des rythmes de la division par 2 pour aborder ceux des divisions par 4, 6 et 8 (modes rythmiques à cellules binaires), et des rythmes de la division par 3 pour pratiquer ceux des divisions par 6 et 9 (modes à cellules ternaires).

 

Pratique des rythmes

 

 

 

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